Après cinq jours et six nuits de repos complet, nous décidons à repartir. Ma cheville semble d'aplomb, et pédaler la maintient dans le bon axe. Je compte sur la chevillère et les petits soins de mon chéri pour le reste.
L'Arizona réserve bien des surprises. Après Flagstaff, le paysage change progressivement et nous sentons que nous nous rapprochons peu à peu du Mexique... Des bouquets de cactus nous ouvrent la voie : des grands, des plats, des fleuris. L'espace s'élargit encore et réveille nos souvenirs argentins : nous allons bien vers le Sud!
La végétation change ; la faune aussi. Et nos yeux se posent souvent sur des compagnes dont nous nous passerions volontiers : les tarentules!!!!
Noires et velues, elles deviennent de plus en plus grosses au fur et à mesure de notre avancée. Elles aiment à traverser la route, faussement délicates dans leur démarche... Et nous, nous essayons de nous convaincre que ce sont des animaux comme les autres, qu'elles ne nous veulent aucun mal, et que, tout bien considéré, elles constituent même, - à leur mesure évidemment -, un joyau de la nature... Mais la méthode Couet a ses limites, surtout lorsqu'un gros spécimen de leur espèce s’amuse à roder autour de la tente! Je vous laisse imaginer l’opération « camouflage »... Nous poussons même la paranoïa jusqu’à ne pas boire pour ne pas se lever la nuit (l‘idée de la tarentule dans la chaussure suffit à nous effrayer...) !!!
De quoi réveiller nos pires cauchemards d’enfants. D’autant que cette nuit-là, le vent se lève et tourmente la tente... Je rêve d’un tsunami tarentulesque!
Et soudain, à 4h30 du matin, Guillaume et moi sursautons, les cheveux en bataille, la paupière lourde, et le regard aux aguets : le ciel semble prêt à nous tomber sur la tête... Des dizaines et des dizaines d’éclairs se succèdent, sans trêve. Le tonnerre gronde. L’eau commence à pénétrer dans la tente.
Dans ces cas-là, Guillaume et moi avons deux philosophies différentes. Pour ce qui me concerne, sans doute trop confiante en ma bonne étoile, j’aurais tendance à enfouir ma tête sous l’oreiller et à attendre que ça passe. Mais le Capitaine Haddock ne croit pas aux étoiles et, mille milliards de mille sabords, si nous restons à ne rien faire, nous allons finir foudroyés sur place! Au milieu des tarentules.
Avouez que ça serait balot.
Branle-bas de combat donc. Nous plions duvets et sacoches dans le noir, n’ayant même plus cure des araignées, et essayant de passer entre les gouttes. Malgré la pleine lune, la nuit est vraiment sombre et les nuages plus que menaçants. Les éclairs les traversent de part et d’autre, comme autant de maléfices. Guillaume redoute une tornade.
Nous attendons le jour. En silence.
Le vent du sud nous l’apporte : il n’a pas dit son dernier mot. Il nous livre un combat inégal puisque nous devons gravir un col. La Patagonie nous semble soudain très proche : nous abdiquons et nous nous mettons à pousser nos vélos. Au sommet, nous apercevons quelques tables sous abri. Chance dans la malchance (re!)! A peine arrivons-nous que la pluie se déchaîne. Nous ne sommes plus très sûrs d’être en plein jour. Nous ne sommes plus très sûrs d’être en Arizona.
Le vent est vraiment fort et il est impossible de pédaler. Il va nous falloir compter sur la solidarité des automobilistes... Après plusieurs essais infructueux, une voiture s’arrête. Et nous avons l’impression de passer de l’enfer au paradis. De l’autre côté de la montagne, les nuages sont moins noirs et laissent même passer quelques rayons de soleil. Le vent semble moins belliqueux, et la route s’aplatit. Nous pouvons pédaler de nouveau!
L'Arizona réserve bien des surprises. Après Flagstaff, le paysage change progressivement et nous sentons que nous nous rapprochons peu à peu du Mexique... Des bouquets de cactus nous ouvrent la voie : des grands, des plats, des fleuris. L'espace s'élargit encore et réveille nos souvenirs argentins : nous allons bien vers le Sud!
La végétation change ; la faune aussi. Et nos yeux se posent souvent sur des compagnes dont nous nous passerions volontiers : les tarentules!!!!
Noires et velues, elles deviennent de plus en plus grosses au fur et à mesure de notre avancée. Elles aiment à traverser la route, faussement délicates dans leur démarche... Et nous, nous essayons de nous convaincre que ce sont des animaux comme les autres, qu'elles ne nous veulent aucun mal, et que, tout bien considéré, elles constituent même, - à leur mesure évidemment -, un joyau de la nature... Mais la méthode Couet a ses limites, surtout lorsqu'un gros spécimen de leur espèce s’amuse à roder autour de la tente! Je vous laisse imaginer l’opération « camouflage »... Nous poussons même la paranoïa jusqu’à ne pas boire pour ne pas se lever la nuit (l‘idée de la tarentule dans la chaussure suffit à nous effrayer...) !!!
De quoi réveiller nos pires cauchemards d’enfants. D’autant que cette nuit-là, le vent se lève et tourmente la tente... Je rêve d’un tsunami tarentulesque!
Et soudain, à 4h30 du matin, Guillaume et moi sursautons, les cheveux en bataille, la paupière lourde, et le regard aux aguets : le ciel semble prêt à nous tomber sur la tête... Des dizaines et des dizaines d’éclairs se succèdent, sans trêve. Le tonnerre gronde. L’eau commence à pénétrer dans la tente.
Dans ces cas-là, Guillaume et moi avons deux philosophies différentes. Pour ce qui me concerne, sans doute trop confiante en ma bonne étoile, j’aurais tendance à enfouir ma tête sous l’oreiller et à attendre que ça passe. Mais le Capitaine Haddock ne croit pas aux étoiles et, mille milliards de mille sabords, si nous restons à ne rien faire, nous allons finir foudroyés sur place! Au milieu des tarentules.
Avouez que ça serait balot.
Branle-bas de combat donc. Nous plions duvets et sacoches dans le noir, n’ayant même plus cure des araignées, et essayant de passer entre les gouttes. Malgré la pleine lune, la nuit est vraiment sombre et les nuages plus que menaçants. Les éclairs les traversent de part et d’autre, comme autant de maléfices. Guillaume redoute une tornade.
Nous attendons le jour. En silence.
Le vent du sud nous l’apporte : il n’a pas dit son dernier mot. Il nous livre un combat inégal puisque nous devons gravir un col. La Patagonie nous semble soudain très proche : nous abdiquons et nous nous mettons à pousser nos vélos. Au sommet, nous apercevons quelques tables sous abri. Chance dans la malchance (re!)! A peine arrivons-nous que la pluie se déchaîne. Nous ne sommes plus très sûrs d’être en plein jour. Nous ne sommes plus très sûrs d’être en Arizona.
Le vent est vraiment fort et il est impossible de pédaler. Il va nous falloir compter sur la solidarité des automobilistes... Après plusieurs essais infructueux, une voiture s’arrête. Et nous avons l’impression de passer de l’enfer au paradis. De l’autre côté de la montagne, les nuages sont moins noirs et laissent même passer quelques rayons de soleil. Le vent semble moins belliqueux, et la route s’aplatit. Nous pouvons pédaler de nouveau!
2 commentaires:
Quand j'pense que j'ai réussi à lire jusqu'au bout le texte sur les tarentules !!!... pfff, va me poursuivre celui-là ! c'est que je me souviens encore de la photo "tarentule" d'Argentine que je ne devais pas ouvrir et que j'ai ouverte... pitié : faites qu'il n'y ait pas d'affreux monstres au vietnam !!
Mama
Bein moi, j'l'ai pas vu la photo des tarentules!!! Comment ca se fait?!
Non, non, non, vous ne me ferez pas croire que vous vous êtes levés à 4h30 du matin pour échapper à l'orage et que vous avez roulé en pleine nuit!!!
e incredibile. En tout cas chapeau, on s'y croirait.
A presto
Sara
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